Écrire pour se libérer : résilience & reconstruction
Si écrire pour se libérer n’est pas une constante chez les narrateurs, cette démarche est très souvent amorcée par des personnes ayant subi un traumatisme. Ce dernier peut être d’ordre physique, émotionnel, psychologique, professionnel : il n’y a pas vraiment de règle.
Quand passent les années, les sujets atteints par une blessure profonde affrontent ce passé et doivent faire face à des complications parfois malsaines, qu’il faut parvenir à maîtriser.
Bien qu’il n’y ait pas d’études scientifiques menées sur le rôle de l’écriture sur la santé mentale et physique, de nombreux auteurs, écrivains, poètes ou professionnels du paramédical se sont exprimés sur ce thème.
Écrire fait du bien !
On pense bien sûr à Boris Cyrulnik et à son livre La nuit, j’écrirai des soleils. Combien de personnalités ont surmonté leurs fantômes grâce à l’écriture d’une biographie, de romans, de poésies ? L’acte de créer n’est pas un acte anodin. Il demande un abandon de soi, une forme de lâcher-prise et aussi d’introspection. C’est une manière de laisser une trace et de construire quelque chose.
Biographe professionnelle agréée par l’AEPF, je vous livre ici quelques éléments de réflexion personnels sur ce sujet passionnant : l’écriture de soi, pour apaiser les maux, et aussi, trouver sa voie.
La résilience & l’acte d’écrire
Les modes d’expression artistique sont si différents, si singuliers. Ici un tableau, là un livre à feuilleter.
Face à la souffrance de l’être, écrire, dessiner, chanter, composer ou sculpter pousse le narrateur à créer autour de son mal-être, et à en faire quelque chose en lui donnant un sens.
L’écriture, plébiscitée par ceux qui souhaitent rendre tangible leur parcours, reste un modèle traditionnellement privilégié par les résilients. Quand on écrit sa résilience, on écrit moins sur son trauma que sur le sens qu’on lui donne. D’ailleurs, toute la nuance est là. En tant que narrateur, je vais devoir m’extraire de ma souffrance pour donner forme à un objet extérieur. Cette démarche vise donc à faire sortir le mal de mon propre esprit.
Le « changement de regard », souvent évoqué par Boris Cyrulnik, reste au centre de l’approche. Ne pas ruminer mais orienter son chemin vers un nouvel horizon : le travail du narrateur et du biographe prend tout son sens ici.
Quand le narrateur écrit, il se socialise et place son vécu -et son trauma- au centre d’un processus de régulation qui apaise ses souffrances. Il comprend les mécanismes en marche, les explique, les contextualise, les décortique. Ecrire, c’est donc une manière de s’approprier son histoire, de la distancier, de se décentrer…
Écrire pour se reconstruire
Dans son livre J’écrirai des soleils, Boris Cyrulnik dévoile que sur 35 écrivains célèbres, dont Charles Baudelaire ou Victor Hugo, 17 ont connu un traumatisme lié à la maladie, la mort, la maltraitance, la violence…
Écrire serait donc vecteur de créativité ? Vaste débat.
L’écriture amène le narrateur à poser des mots sur ses maux, sur ses blessures, pour mieux les panser. Un remède long et qu’il convient d’appliquer avec soin et discernement, pour en apprécier les bénéfices, une fois l’ouvrage terminé.
L’acte de créer une « oeuvre » rend ici une nouvelle voie possible. Pas de plaisirs éphémères comme ceux offerts par les drogues ou les psychotropes, mais bien une nouvelle vision de son parcours et des ses difficultés.
Écrire, pour se réconcilier avec soi-même et avancer…
Écrire pour se libérer et laisser un témoignage
Si des résilients cherchent avec autant de détermination à écrire leur histoire, c’est avant tout pour partager leur expérience de vie.
Pourtant, dans l’esprit des personnes extérieures au projet d’écriture du narrateur, cette volonté peut être interprétée à tort. Mon frère veut écrire sa vie, quelle prétention ! Voici le type de phrase entendues régulièrement, malheureusement. Difficile de se défaire de l’image du narrateur narcissique !
C’est pourtant à l’opposé qu’il faut aller chercher la raison d’être de la majorité des narrateurs. En écrivant, on se libère peut-être de ses démons, mais pas à n’importe quel prix. Pour être complète, la démarche vise un objectif : rendre public l’ouvrage né sous les doigts de son créateur.
Laisser un témoignage, évoquer son histoire, c’est donner à voir une part de son intimité, certes, mais surtout échanger avec les autres. Les retours de clients post publication sont toujours édifiants. Les prises de contact d’inconnus louant leur courage ou leur ténacité, après lecture du livre, achèvent de les satisfaire d’avoir amorcé cette démarche hors du commun.
Un livre n’est jamais une fin, mais bien un commencement !
Écrire son livre : comment procéder ?
Si tout le monde sait tenir un stylo, écrire pour se libérer n’est pas donné à tout le monde.
Pour vous lancer dans l’écriture de votre livre, procéder avec méthode est un indispensable. Voici quelques pistes détaillées dans un autre article « 10 conseils pour écrire votre biographie » :
- se demander pourquoi on se lance dans ce projet, et éclaircir son pourquoi,
- définir son lectorat, un peu comme le font les maisons d’édition,
- identifier ses raisons d’être, et qui on est au moment de l’écriture,
- faire un tri judicieux de ses souvenirs et anecdotes,
- construire un plan pertinent pour éviter de se perdre,
- faire appel à son entourage ou à des experts pour approfondir son angle éditorial,
- confier l’écriture de son livre à un biographe professionnel si on ne se sent pas capable d’écrire, au risque d’être découragé,
- demander à un correcteur de relire votre manuscrit,
- être accompagné par un coach littéraire pour construire votre plan et vous accompagner pas à pas,
- et enfin…écrire avec un style personnel et éviter les récits trop « linéaires ».
À l’issue de la rédaction et de la mise en page de votre livre, vient l’étape de la publication. Selon votre profil, l’angle éditorial de votre ouvrage et le temps que vous souhaitez consacrer à la promotion de votre ouvrage, vous pouvez :
- autoéditer votre livre,
- publier votre ouvrage chez un éditeur à compte d’auteur,
- tenter de proposer votre récit à un éditeur à compte d’éditeur, (mais sans grand espoir…),
- le diffuser simplement auprès de vos proches.
Besoin d’en savoir davantage ? Contactez-moi ou prenez rendez-vous juste en-dessous !
D’autres articles ICI :
- 10 conseils d’une biographe pour écrire sa biographie
- Écrire vos souvenirs : capter votre vie
- Combien coûte une biographie ?
- Écrire votre biographie, mon métier
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